jeudi 3 janvier 2013

En route vers ma nouvelle passion qu'est la course à pied!


Pendant plusieurs années, j'ai tenté de suivre des programmes d'entraînement. L'histoire se répétait sans cesse, je tenais le coup pendant quelques semaines et puis je ralentissais le rythme. Après deux, trois ou quatre mois, j'abandonnais.

Malgré mes échecs répétés, j'étais plus actif que la moyenne des gens. Et c'est justement ce qui brisait mon moral. Même en étant plus actif que la moyenne, j'étais incapable de voir des résultats satisfaisants. Malgré mes efforts, je traînais un surplus de poids qui ne faisait pas mon affaire.

C'est en janvier 2010 que j'ai décidé de débuter le jogging. Je n'y connaissais strictement rien, mais ça me paraissait un bon moyen d'atteindre mes objectifs. Je voyais souvent des gens l'été faire du jogging pendant des heures, ça semblait facile, donc parfait pour moi! Mon niveau d'enthousiasme et de motivation étaient aussi élevés que le mur que j'ai frappé dès ma première séance de jogging sur tapis roulant. Je ne me souviens plus exactement de la durée, mais j'ai couru pendant maximum 8 minutes avant de repartir la queue entre les jambes et le moral bien bas. Déception monumentale, surtout quand tu vois le nombre de calories sur le moniteur du tapis qui indique l'équivalent d'un demi-croissant pas de beurre. Malgré tout, j'y retournais chaque jour, en essayant de tenir le coup un peu plus longtemps chaque fois.

Fin février 2010, je commençais à perdre de la motivation et à courir de moins en moins souvent. Les bonnes intentions de la nouvelle année s'estompaient, l'histoire se répétait. C'est à ce moment, pour une raison quelconque, que je décide de me lancer un défi après avoir vu une émission de gens obèses à la télé. Je m'inscris au demi-marathon de Montréal en septembre prochain! S'ils sont capable, je suis capable aussi, voyons donc, je suis pas une moumoune! Avant même de savoir dans quoi je m'embarque, à savoir combien de temps ça prend pour me préparer, si j'avais les capacités de le faire, mon inscription en ligne était faite, et je venais de l'annoncer publiquement sur Facebook (je me suis rendu compte par la suite que Facebook est un des meilleurs outils de motivation que j'avais eu la chance d'utiliser!). Mon voyage commençait.

Comment me préparer? J'ai cherché un peu partout sur Internet, pour me rendre finalement compte qu'il existe environ 1000 programmes d'entraînement différents. Certains longs, d'autres plus courts, certains avec des "intervalles" (AUCUNE idée c'est quoi!!), d'autre avec des fréquences cardiaques à respecter (Mais pourquoi c'est si compliqué?), etc. Finalement, je me rends compte que sur le site du Marathon de Montréal, il y a un plan d'entraînement! Il est inscrit que ça prend 22 semaines de préparation. Ouf! Ça me paraissait une éternité, et je n'avais quand même aucune idée dans quoi je venais de m'embarquer! J'étais encore jeune et naïf.

Quatre jours d'entraînement par semaine, chaque entraînement ayant une durée et une vitesse à respecter en fonction de mes objectifs. À ma grande surprise, j'étais capable de suivre le programme! En fait, j'avais sélectionné le programme le plus lent, alors je n'avais pas vraiment de quoi me péter les bretelles. Je devais courir l'équivalent d'une marche rapide. Je me disais que petit train va loin et qu'il fallait suivre le plan! Après tout, si je suivais le plan à la lettre, je serais probablement capable de faire le demi-marathon!

La "Période de mise en forme" durait 8 semaines et se terminait par une épreuve de 10 km. À la vitesse à laquelle je courais durant mes entraînements jusqu'à ce moment, j'étais loin d'avoir même été proche d'atteindre 10 km. Le problème avec cette épreuve de 10 km, c'est que le plan d'entraînement n'y prévoit pas de vitesse ou de temps à respecter. C'était un peu stressant car j'avais l'habitude de programmer le tapis roulant à une certaine vitesse, et à courir jusqu'à ce que le temps soit écoulé. J'étais donc en mode improvisation. J'ai utilisé ce que j'ai appris par la suite la bonne vieille approche du "part en innocent, termine en innocent". Pendant 8 semaines je m'étais entraîné à une vitesse basse et constante et en terminant mes entraînement assez facilement. Et là, je venais de faire tout le contraire ce que j'avais fait pendant 8 semaines. Malgré tout, j'ai terminé le 10 km de peine et de misère. J'étais encore jeune, mais un ti-peu moins naïf. Je venais d'apprendre ma première leçon de jogging: on doit courir MOLLO et LONGTEMPS, c'est pas une course de 100 mètres!

Les semaines passent, le beau temps arrive, le soleil aussi et j'ose m'aventurer sur les pistes extérieures où j'avais vu si souvent ces coureurs les autres années. C'est comme en ski-doo ou en bateau, semblerait qu'il y ait un code et qu'entre joggeurs, tu te fais un "salut", un ptit signe de tête ou un ptit smile plein de sueur. Courir à l'extérieur a été pour moi le déclanchement réel d'une nouvelle passion qui m'habite encore en 2013. Le soleil qui plombe et qui reflète sur le lac, le vent au visage, la musique dans les oreilles, le confort des sentiers de terre battue, le stress qui semble si loin, tout comme le travail, l'école et les tracas, sans oublier les joggeuses et rollerbladeuses (conjuguer au masculin pour les filles qui lisent ce texte) et le plus important, le sentiment de satisfaction qui nous emporte après une longue course, écrasé dans la pelouse avec de l'eau froide (merci endorphine).

Cette activité que je voyais initialement comme un entraînement à l'horaire était maintenant devenue une échappatoire à mes problèmes de tous les jours, à un moyen de me sentir bien, de me détendre, de jouer dehors, de me donner un surplus d'énergie au quotidien, à améliorer la qualité de mon sommeil et tient donc, sans m'en rendre compte, à perdre du poids et à améliorer ma confiance en moi.

Au fur et à mesure que les semaines s'écoulaient, le stress commençait à apparaître, un peu comme un sentiment d'imposture. J'ai appris par la suite qu'il s'agit d'un symptôme typique des coureurs, qui ont peur de ne pas en faire assez. Et puis finalement c'est arrivé, le grand jour du Marathon de Montréal 2010. J'étais allé dormir chez mon frère à Montréal. Avant de partir de Sherbrooke, je crois que j'ai vérifié 50 fois le contenu de mon sac de sport pour ne rien oublier. Je me sentais comme un petit gars de 7 ans qui s'en va à son premier tournoi de baseball. En me rendant à l'événement par le métro, mon coeur devait battre à 150 en étant assis sur un banc. J'étais seul au monde, avec mon petit bagage de joggeur et ma musique dans les oreilles pour enterrer le son de mon coeur qui tapait dans mes tympans. J'étais seul au monde mais avec les 90% des gens dans les wagons du métro avait leur suit de jogging et leur numéro de dossard. Tout le monde un peu stressé et nerveux, mais tellement content d'être en direction de la ligne de départ.

Entouré de dizaines de milliers de coureurs, on entendait le décompte. 5...4...3...2...1. Le départ était lancé! Pas seulement le départ de la course, mais le départ d'un nouveau mode de vie, d'un nouveau moi et d'une nouvelle passion qui me pousse cette année à me préparer pour mon premier marathon complet, avec toutes les émotions qui vont avec! 

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