Semaine 23 / 35
Mardi: 10.35 km
Mercredi: 6.01 km
Jeudi: 12.23 km
Total: 28.59 km
Vélo
Samedi: 28.04 km
S'entraîner pour un objectif où la réussite est incertaine est quelque chose qui prend beaucoup de temps et où on finit par s'impliquer émotionnellement. Ça fait partie de notre quotidien, on en parle chaque jour à nos proches, on en rêve, et on y pense même en courant! Pour les gens comme moi qui ont besoin d'avoir des objectifs à atteindre en dehors de la vie professionnelle et familiale, avoir une blessure est quelque chose de déstabilisant, voir épeurant. On a l'impression de se mettre à errer et ne pas savoir quoi faire, sans ce point de repère au loin qui aligne nos journées.
Il y a 7 jours, en attachant mes souliers de course, j'ai senti une douleur étrange, comme quand on pèse sur un "bleu", sur le dessus de mon pied. J'ai ré-attaché mon soulier 4 fois pour être le plus confortable possible. Quelques heures après mon entraînement, une petite douleur s'installait dans mon pied à chacun de mes pas. L'histoire s'est répétée pour l'entraînement du mardi et mercredi.
Durant la journée de mercredi au travail, la douleur en marchant commençait à me faire boiter. C'est à ce moment où j'ai commencé à penser à une fracture de stress. Le jeudi matin, j'ai fait un entraînement "d'observation", très relaxe où 100% de mon focus était sur la sensation de mon pied. 75 min sans douleur. Durant l'après-midi, je recommence à boiter, en pire. C'était le temps d'aller consulter.
Rendez-vous chez la physio vendredi PM. Je lui raconte l'histoire que je vous raconte en ce moment. Elle me fait faire des positions d'équilibre, me fait des manipulations au niveau du pied, tout semble beau de son côté, excepté vraiment très peu de mobilité au niveau de mes os du pied. Elle me fait passer un test "maison" pas très scientifique, mais qui leur donne quand même une idée des fois. Elle utilise un appareil à ultrasons à hautes fréquences qu'elle promène sur mon pied. Elle me dit que quand il y a des fracture de stress, l'os se met à vibrer et cause de la douleur. Et ça a été le cas. J'avais maintenant besoin d'aller consulter pour passer des radiographies.
Samedi soir, consultation chez le médecin avec radiographies standards. Aucun signe de fracture. Le problème c'est qu'une fracture de stress est rarement visible avec ce type d'imagerie. Je devrai donc repasser une autre radiographie dans 10 jours et ensuite revoir le médecin. Il sera alors possible de voir des signes de calcification de l'os si j'ai une fracture de stress. Si la réponse est négative et que j'ai toujours des douleurs, la prochaine étape sera la scintigraphie osseuse. Malheureusement il y a de l'attente pour ce genre de services.
D'ici là, congé forcé de course à pied. Mais feu vert pour le vélo. Je garde toujours espoir d'attaquer mon 100 km dans 12 semaines même si une partie de moi sait qu'il est possible que ma saison de course 2018 se soit terminée en queue de poisson jeudi dernier. C'est paniquant de penser que c'était peut-être la seule chance ou opportunité dans ma vie de réussir cet objectif. C'est comme une sensation de vide qui s'installe, comme si je devenais imposteur en course à pied. C'est difficile à expliquer. J'ai tellement mis d'énergie et de préparation mentale depuis janvier pour cet objectif que je ne suis pas certain que j'aurais le courage de recommencer le processus en janvier prochain. Je suis incapable de me dire que ce n'est pas grave, que c'est "juste" de la course à pied, que j'ai déjà réussi des objectifs très satisfaisants pour moi. Ça me fait mal au coeur de me dire que j'aurai au moins eu l'audace de me préparer pour un 100 km...
Wikipédia: "La scintigraphie est une méthode d'imagerie médicale de médecine nucléaire qui produit une image fonctionnelle par l'administration d'un médicament radiopharmaceutique (MRP) dont on détecte les rayonnements qu'il émet une fois qu'il a été capté par l'organe ou la cible à examiner."
Wikipédia: "Une fracture de stress ou de fatigue est un type de fracture incomplète des os causée par un stress répété ou inhabituel. Ce type de fracture peut être décrit comme une fine fissure d'un os. C'est une blessure sportive fréquente, particulièrement pour les personnes en excellente condition physique. Elle a surtout lieu sur les os qui supportent le poids du corps, tels les os des membres inférieurs : tibia, fibula et métatarses. Elles constituent entre 0,7 et 20 % des traumatismes secondaires au sport. Une telle fracture est due à un stress répété ou excessif, qui ne permet pas aux ostéoblastes de réparer à temps les dommages faits à l'os car il y a déséquilibre entre la formation osseuse et la résorption osseuse. Elle survient sur un os sain."